Dans le monde actuel et à venir, les différents types de crise (crise majeure, crise de moyenne intensité ou micro-crise) peuvent survenir à tous moments et sous toutes formes envisageables ou non.
De ce fait, au sein de la gestion des risques et de la gestion de crise, le plan de continuation de l’activité (PCA) est une pièce essentielle du dispositif et non une simple contrainte réglementaire.
Nous avons pris l’habitude dans le secteur financier, et au sein d’entreprises de taille conséquente, de pratiquer des modélisations et des simulations des risques afin de les gérer au mieux.
Les réactions humaines sont parfois, et même assez souvent, imprévisibles tant au plan individuel qu’au plan collectif.
L’humain est un facteur de risque, assez souvent bien malgré lui, qui n’est pas toujours pris en compte d’un point de vue « scientifique » lors de l’écriture de scénarios de survenance de risques, de la réalisation des tests en grandeur nature et de la pratique des débriefings y faisant suite.
Pour cette raison, je vous fais part d’une thèse, découverte grâce à mon système de veille, s’intitulant : » Modélisation des phénomènes de panique dans le cadre de la gestion de crise » de Haifa Abdelhak – LITIS – Laboratoire d’Informatique, de Traitement de l’Information et des Systèmes.
Il y a sûrement un intérêt, en termes de R&D, à partir de cette thèse, à essayer d’appliquer cette démarche que ce soit aux principes de crise majeure ou que se soit au plan de la continuité d’activité.
Et ce, pas seulement sur le mode « panique ».
Il en va de la pérennité et de la performance de l’entreprise comme de la sécurité de ses collaborateurs.
Résumé : Ce travail présente une nouvelle approche de modélisation des phénomènes de panique dans le cadre de crise. L’approche proposée vise à couvrir la dimension cognitive, émotionnelle et physique de l’individu et repose sur une modélisation épidémiologique du processus de propagation de la panique. Le modèle se décompose en deux grandes parties interdépendantes et complémentaires à savoir une étude de la mobilité et une étude des phénomènes de panique. L’étude de la mobilité est à la base du modèle, elle est construite selon une approche individu-centrée où les individus interagissent entre eux et avec leurs environnements pour produire des comportements cohérents. Le modèle de panique vient s’ajouter comme une couche qui peut modifier le patron de mobilité en modifiant l’écoulement du système. La mobilité et la panique forment par conséquent un système complexe dans lequel ils interagissent et s’influencent mutuellement faisant apparaître des propriétés émergentes d’amplification et/ou de régulation. Ce travail s’intéresse également à une étude agrégative du processus de propagation de la panique. Cette étude de propagation de la panique à un niveau de granularité différent. Nous proposons une formulation mathématique du modèle par des équations différentielles ordinaires (EDO), puis nous étudions la dynamique de croissance de la population des individus paniqués ainsi que la dynamique de diffusion de la panique. Cette démarche mixte de travail permet de renforcer la complémentarité entre les modèles comportementaux microscopiques et les modèles dynamiques macroscopiques dans l’étude des phénomènes concrets sur divers échelles et de description.
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